Le slam est né en 1984 lorsque Marc Smith, ouvrier en bâtiment et poète, mit en place un jeu de poésie dans un club de jazz à Chicago. Il cherchait à donner un nouveau souffle aux scènes ouvertes de poésie en faisant participer le public aux scènes.
Mark Smith indique ainsi qu'il "détestait les scènes ouvertes de poésie - souvent longues et ennuyeuses". Son but était de créer une mise en scène ludique pour améliorer la qualité du spectacle. Mais aussi de mettre à mal la notion de qualité dans la poésie: quelques personnes, membres d'un jury arbitraire, exprimaient leur goût subjectif.
Il a suscité un engouement populaire qui lui a permis peu à peu de se propager à New York puis jusque dans le monde entier.
En France, où les spectacles de poésie étaient confidentiels avant les années 90, diverses pratiques poétiques oratoires se sont trouvées confondues sous le nom de Slam. Le terme est donc aujourd'hui souvent appliqué à des pratiques riches et diverses: Joutes, spoken word, one-man show poétique, lecture de poètes choisis (invités ou co-optés, comme au musée du Louvre en 2006), prestations médiatiques d'artistes issus de la scène slam... jusqu'aux scènes ouvertes de poésie, qui y sont majoritaires. Mark Smith n'aura eu qu'à modifier le concept de départ pratiqué par les poètes-beat, en l'adaptant à son époque, aux goûts et désirs d'un public moins disposé à la spontanéité: il aura su saisir une opportunité circonstancielle, s'approprier une formule existante en l'ajustant aux nécessités contextuelles de l'heure et du lieu, et donner à une nouvelle génération le privilège de la prise de parole mais, ici encadrée et limitée dans le durée de la prestation (3 minutes!), se placant ainsi à l'opposé des aspects déflagrateur et iconoclaste, (voire libertaire et anarchique), intrinsèques aux manifestations scéniques propres à la Beat Generation et à la contre-culture québécoise des années 70... Mark Smith aura relancé la prise de parole poétique sur la place publique et à l'échelle planétaire. Il incombe désormais à chacun d'avoir les mots pour se dire!